Recensement agricole : Des efforts dans le renouvellement des générations

Le monde agricole tente de se renouveler par des mesures et des actions visant à attirer la nouvelle génération. Tous les 10 ans, le recensement agricole permet de mesurer les évolutions et faire l’état des lieux du secteur. Voyons comment le renouvellement des générations se traduit dans les chiffres du ministère de l’agriculture publié le 10 décembre 2021.

L’agriculture Française, encore une affaire de famille ?

En 2020, 759 000 personnes occupaient un emploi permanent dans les exploitations agricoles. Cette main d’œuvre permanente endosse la grosse majorité de la charge de travail. Les exploitants et co-exploitants sont souvent membres de la même famille. Les aidants agricoles eux proviennent de plus en plus de l’extérieur.

Recensement agricole : Le renouvellement des générations

Ces chiffres du ministère de l’agriculture et de l’alimentation aident à mieux se rendre compte de la tendance :

En 10 ans, la part des salariés non familiaux a augmenté de 4%, contrairement à celle des travailleurs membres de la famille. La passion de la terre se transmet de moins en moins dans la famille. Ce phénomène frémissant est sans doute dû au fait que certains enfants d’agriculteurs se détournent de l’héritage familial. Même si le modèle familial reste majoritairement la norme, les exploitants se dirigent progressivement vers une main d’œuvre extérieure diplômée.

Vers plus d’agriculteurs professionnels ?

Selon les chiffres du ministère de l’agriculture, l’enseignement agricole en France c’est :

  • Le deuxième système d’enseignement
  • 800 établissements sur tout le territoire
  • 200 000 élèves formés à un large choix de métiers du secteur agricole.

Entre 2010 et 2020, le niveau de diplôme des chefs d’exploitation et coexploitants a connu une nette progression.  + 17% de diplômés du BAC ou équivalents, et + 10% de l’enseignement supérieur.

Le monde agricole profite de l’excellent système d’enseignement Français et de l’intérêt de plus en plus grandissant des jeunes.

  • + 22%, le nombre d’apprentis entre 2019 et 2020
  • 155 620 élèves à la rentrée 2021 contre 154 404 en 2020
  • 90% de taux de réussite lors de la session d’examens en juin 2021

La récente professionnalisation du métier, ne règle apparemment pas encore le problème du vieillissement des chefs d’exploitation. Pour preuve, la part des chefs d’exploitations de plus de 60 ans a augmenté de 5% en 10 ans.

Plus de diplômés dans un secteur qui se professionnalise d’accord, mais qu’en est-il de la féminisation ?

Agriculture Française : Quelle place pour les femmes ?

La part des femmes à la tête des exploitations agricoles recule d’un point en 2020 par rapport à 2010. Et 1 femme sur 4 est exploitante agricole.

Le gouvernement attaque le sujet de la féminisation du monde agricole, par le prisme de l’équilibre de vie. En effet, depuis le 1er Janvier 2019, les cheffes d’exploitations peuvent bénéficier d’une indemnité journalière après la naissance d’un enfant. Cette indemnité est versée au cas où elles n’arrivent pas à se faire remplacer. L’indemnisation des congés maternité a également été étendue à l’ensemble des non-salariées agricole.

L’un des principaux freins à la féminisation selon la structure trans-syndicale de Coordination rurale, se trouve dans la question de l’héritage. Par exemple, dans une fratrie, le ou les frères sont vus comme les héritiers naturels des exploitations. Pour être exploitante ou coexploitante la fille de la fratrie est quelques fois obligée d’épouser un agriculteur. Une « tradition » qui n’aide malheureusement pas à faire changer le regard que l’on porte sur les agricultrices.

Renouvellement des générations, donner plus de temps et de moyens 

On sent un frémissement dans la transformation du monde agricole.  En ce qui concerne la féminisation et le rajeunissement de l’agriculture Française, la solution pourrait se trouver dans la formation, avec une exigence de parité au sein des écoles. Une fois la formation terminée, les jeunes diplômés doivent faire face à d’autres défis. Parmi eux il y a :

  • La rémunération :  un vrai sujet pour les nouveaux exploitants agricoles. Selon le président de Coordination rurale, la faible rémunération des exploitants agricoles est en partie dû à la « loi » des prix bas.
  • La protection sociale agricole : qui peut paraître complexe pour les jeunes agriculteurs. Il est donc important de bien s’informer. Si le sujet vous intéresse et que vous souhaitez mieux comprendre, n’hésitez pas à lire notre article : https://www.sante-peps.com/protection-sociale-agricole-infos/

Peut-être est-il encore trop tôt pour espérer un renouvellement significatif. Rendez-vous dans 10 ans pour voir si les frémissements d’aujourd’hui, seront les francs changements de demain.

Last modified: 25 juillet 2022

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